Réalisé par Jack Arnold

Avec Richard Carlson, Julie Adams, Richard Denning, Nestor Paiva, Perry Lopez

Etats-Unis

1954 – 1h15

Synopsis

Dans les années 50, une expédition en Amazonie découvre grâce à des preuves fossilisées datant du Dévonien, d’un lien entre la terre et les animaux marins. Le chef de l’expédition Carl Maia rend alors visite au Dr David Reed, un ichtyologiste qui travaille dans un institut de biologie marine, qui persuade à son tour le Dr Williams de financer les recherches pour retrouver d’autres preuves.

Lorsque l’expédition – composée de quatre scientifique, du commandant du bateau ainsi que de Kay Lawrence, la compagne du Dr Reed – arrivent au camp, ils découvrent que les hommes laissés sur place ont été massacrés.

L’équipe décident alors de s’enfoncer dans le le lagon noir, ignorant que le responsable des meurtres du camp n’est autre qu’une créature amphibie préhistorique vivant en ces lieux…

l'étrange créature du lagon noir image

Avis de Bikinikill
En 1954, la SF américaine a le vent en poupe, et on ne compte plus les films de montres qui se déclinent à l’infini au travers d’un spectre très large, allant des créatures géantes improbables (les fourmis de Them !, les crabes d’Attack Of The Crab Monsters…) aux plus légendaires (le loup garou, le yeti etc.). Au milieu de cette petite boutique des horreurs, on retrouve le gill-man, un être mi-poisson / mi-homme, qui va faire les beaux jours des studios Universal grâce au film The Creature From The Black Lagoon (L’Etrange Créature Du Lac Noir, en français).

Réalisé initialement en 3D par le talentueux Jack Arnold (It Came From Out Of SpaceTarantula…) sur une idée du producteur William Alland qui avait déjà fait un brouillon du film via le scénario de The Sea Monster dès 1944, The Creature From The Black Lagoon relate l’histoire d’un petit groupe de scientifiques en Amazonie aux prises avec une mystérieuse créature amphibienne particulièrement agressive.
Malgré ce pitch assez simple, les studios Universal vont frapper un grand coup en confiant le design de la créature à Millicent Patrick et à Bud Westmore, de façon à faire du monstre le personnage central du film, ponctuant chacune de ses apparitions d’une musique particulièrement marquante.

Découpé un petit peu à la façon d’une pièce de théâtre, avec une construction typique du genre, The Creature From The Black Lagoon distille habilement ambiances horrifiques (les apparitions de la créature), aventure et action sur une toile de fond façon la belle et la bête. Mélangeant donc plusieurs univers reliés entre eux par le mystère autour du gill-man, Jack Arnold va concocter ici, un métrage racé et haut en couleur qui se posera comme un modèle du genre. D’ailleurs, le film engendrera deux séquelles : The Revenge Of The Creature (1955) et The Creature Walks Among Us (1956).
Pourtant, il faut bien avouer que The Creature From The Black Lagoon n’est pas exempt de tout reproche, avec pas mal de petites longueurs (notamment dans les plans sous-marins) et un petit déséquilibre notoire dans le design du monstre dans l’eau (joué par Ricou Browning) et hors de l’eau (personnalisé par Ben Chapman) notamment parce que le costume « terrestre » de la créature est bien plus réaliste avec ses branchies mobiles, que celui utilisé dans l’eau…
Ceci dit, l’excellente prestation de chacun des acteurs (Richard Carlson en tête), donne énormément de plus value au long métrage de Jack Arnold.

A l’arrivée, même si The Creature From The Black Lagoon est empreint de quelques défauts, le design du monstre est si marquant qu’il transcende en un clin d’œil toutes les tares du film.
De ce fait, presque 60 ans après sa sortie, la pellicule reste encore un élément incontournable du paysage de la SF américaine (on parle d’un remake courant 2013…) et sa créature est quant à elle, devenue une icône de la culture US (on la retrouve très souvent dans de nombreuses références cinématographiques comme The Seven Yeau Ithch avec Marilyn Monroe ou The Monster Squad… et même dans les influences musicales actuelles avec des groupes comme The Murderdolls ou The Misfits).